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En 1893, Érik Satie (vingt-sept ans) est amoureux de Suzanne Valadon. En 1925, à la mort du compositeur, dans le capharnaüm de sa chambre, parmi les piles de papiers calligraphiés d’une écriture gothique, on trouvera un carton sur lequel Satie avait écrit rue Cortot, à Montmartre : Le 14 du mois de janvier de l’an de grâce de 1893, lequel était un samedi, commença ma liaison d’amour avec Suzanne Valadon, laquelle pris fin le mardi 20 du mois de juin de la même année. Le lundi 16 du mois de janvier 1893, mon amie Suzanne Valadon est venue pour la première fois de sa vie en cet endroit, et aussi pour la dernière le samedi 17 de juin du même an. Lui préférant un riche banquier, Suzanne Valadon "congédie" Satie sans ménagement et le laisse, comme il le dira lui-même, avec
« Rien, à part une froide solitude qui remplit la tête avec du vide et le cœur avec de la peine ». Ce sera l'unique liaison amoureuse du musicien.

Vexations

Dessinez un calligramme façon Apollinaire avec votre souris

Horloge spirale Fibonacci by YR

Les interprètes de Vexations ont avoué avoir éprouvé des sentiments étranges induits par l'expérience. Un pianiste a atteint 15 heures de répétitions en solo, avant de devoir s'arrêter en raison d'hallucinations intenses.
Une expérience à tenter ici sur ce site :) et nous faire part de votre ressenti dans les commentaires
Bien que composée en 1893, l’œuvre ne fut ni imprimée ni jouée du vivant d'Erik Satie. Le compositeur américain John Cage fut le premier à prendre l'initiative d'une interprétation intégrale de l'œuvre, dix pianistes (dont le jeune John Cale) se relayant pour la jouer pendant plus de 18 heures, en 1963, à New York. Le New York Times présenta ainsi le concert : "Une longue, longue, longue nuit (et journée) au piano [...] Quoi qu'il en fût, cela a fait l'histoire musicale". Cage fut plus prolixe et décrivit son expérience ainsi :
"Ce qui advint, c'est que nous étions très fatigués, naturellement, après une telle longueur de musique, et je conduisis jusque chez moi. Je dormis exceptionnellement longtemps, et lorsque je me levai, je me sentis différent de tout ce que j'avais ressenti auparavant. Et de plus mon environnement me semblait étranger, bien que ce soit le lieu où je vis. En d'autres termes, j'avais changé, et le Monde avait changé."

Lors de ses échanges épistolaires avec Pierre Boulez et de leurs désaccords (notamment au sujet de Satie), John Cage de conclure  :
"Pour s’intéresser à Satie, il faut commencer par être désintéressé, accepter qu’un son soit un son et qu’un homme soit un homme, renoncer aux illusions qu’on a sur les idées d’ordre, les expressions de sentiments et tout le reste des boniments esthétiques dont nous avons hérité. Il ne s’agit pas de savoir si Satie est valable. Il est indispensable ".
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