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Tarente, retour triomphal de la flotte de Ferdinand I après la bataille d'Ischia contre René I d'Anjou (le Bon)

Hymne pour le "Salut Drapeau" 

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Composé en 1891 pour le drame historique "Le Prince de Byzance" 

Le Prince de Byzance

Joséphin  Péladan utilisa le nom initiatique

de Sâr Mérodack.

 

Membre très influent du renouveau occultiste français. Péladan croyait que l'art avec des messages et des symboles spirituels codés pouvait servir de méthode pour éveiller le grand public à l'ascension spirituelle, et il écrivit son manifeste, L'art idéaliste et mystique : Doctrine de l'ordre et du salon annuel des Roses-Croix.

Entre 1892 et 1897, il organise par son ordre une série de six expositions d'artistes symbolistes et de peintres, écrivains et musiciens d'avant-garde français associés, sous le nom de Salons de la Rose + Croix. Les Salons ont été extrêmement populaires auprès de la presse et du public, mais n'ont pas réussi à révolutionner l'art français, comme Péladan l'avait espéré.

L'influence de la culture Byzantine au cœur de la Renaissance italienne

 

l’influence qu’exercèrent des intellectuels grecs et italiens sur le mouvement humaniste au cœur de la Renaissance provient de la redécouverte des anciens auteurs grecs et de leurs commentateurs, soit à la suite de voyages entrepris par les intellectuels italiens à Byzance. Des manuscrits antiques accompagnés les exilés byzantins venus s’établir en Italie pour y enseigner, à l’occasion du concile de Florence (1437-1439) et après la chute de Constantinople (1453)

Le texte

 

Langes de tous les fils
Manteau de tous les pères
Suaire des héros
Étoffe teinte à la veine d'un peuple
Salut Drapeau !

Ta hampe est le grand mât de l'Argo national
Ta hampe est la colonne où un peuple s'appuye
Il est mort si tu penches, si tu tombes, avili
Salut Drapeau !

Voile gonflée par toutes les poitrines
Orgueilleux laborum
Ailes déployées des foules palpitantes
Tu portes dans ton vol le destin d'une course !
Symbole générique
Idéal collectif
Salut Drapeau !  

La Grèce antique une formidable source d'inspiration pour Erik Satie

 

Les gymnopédies, ne sont pas un mot inventé par Satie. On le trouve chez Plutarque et Xénophon. Il s’agit de danses en l’honneur d’Apollon et de Bacchus qui étaient exécutées à Sparte par des hommes et des enfants nus pour célébrer les morts à la guerre. Les gymnopédies avaient lieu au milieu de l’été et elles attiraient beaucoup d’étrangers. D’après les textes, elles requéraient force, grâce et beauté. Quant aux gnossiennes, Le terme "gnossien" (du grec gnôsis : connaissance ; la Gnose étant devenue, au fil des siècles, "La Connaissance Suprême de tous les Mystères") est un néologisme inventé par Satie.  


Le futur compositeur de "Socrate" reprend à son compte le fameux "Je sais que je ne sais rien" du philosophe athénien en suggérant que l’essentiel est entre les notes. La magie des Gymnopédies, des gnossiennes comme de "Salut Drapeau !" provient de leur mystérieuse vibration. Satie invente la musique du silence. Derrière une apparente immobilité, c’est un mouvement d’une grande pureté qui se détache. Impossible d’analyser ces pièces dont la désolation infinie n’a d’égale que leur sublime perfection.

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Certainement l'une des œuvres les plus excentriques de la période "rosicrucienne" de Satie. En 1895, Satie annonça la publication prochaine de Salut drapeau ! en tant qu'œuvre indépendante, mais s'il mit ce projet à exécution, aucune copie n'a encore fait surface. Sept décennies plus tard, Robert Caby exhuma la pièce des manuscrits de Satie à la Bibliothèque nationale de France et l'édita pour publication sous le titre Hymne Pour Le "Salut Drapeau".

Joséphin Péladan et Érik Satie ont un point commun, l’amour de la peinture, et c’est sans doute ce qui scelle leur brève amitié. À la fin de l’année 1891, Satie compose une courte mélodie destinée à accompagner la lecture d’un roman de son ami "Le Panthée".
Cette œuvre marque la première collaboration de Satie avec le Sâr Péladan. Le musicien inaugure ici une expérience d’un genre qu’il renouvellera par la suite, la "musique décorative". Erik Satie est associé à Joséphin Péladan pour les expositions de peinture qui marquèrent l’histoire de l’art du XIXe siècle : les Salons de la Rose+Croix. Satie est devenu le musicien officiel, le maître de chapelle de l’ordre que Joséphin Péladan vient de créer : La Rose+Croix du Temple et du Graal. (La filiation rosicrucienne revendiquée par Péladan reste assez floue, et sa vision de cette tradition lui est toute personnelle).

sera la dernière collaboration de Satie avec Péladan

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Le "Drame roman en cinq actes" se déroule dans l'Italie de la Renaissance sous le règne du roi Ferdinand Ier de Naples. Le capitaine de l'armée Giorgio Cavalcanti reçoit l'ordre de Ferdinand d'aller chercher Tonio, 15 ans, prince héréditaire de Tarente, dans un monastère dominicain. Cavalcanti tombe amoureux de Tonio, un androgyne curieux, qui utilise le capitaine et ses troupes pour s'emparer de Tarente de manière indépendante plutôt que de servir de dirigeant fantoche au roi. La rétribution royale est rapide et Cavalcanti, vaincu, vit juste assez longtemps pour apprendre que Tonio est une femme, ayant été nommée et élevée (sur ordre de Ferdinand) comme un garçon dans un monastère pour sa protection. On lui pardonne sa rébellion et elle devient la princesse Antonio. Le capitaine meurt sans vraiment savoir ce qui l'a frappé.


Les théâtres parisiens rejettent la pièce

 

Ils ne voulaient pas toucher à cette pièce en raison de son personnage principal travesti et de son homoérotisme à peine voilé. Un producteur dit à Péladan que seul le roi fou Louis II de Bavière la monterait. Le Prince du Byzance ne fut jamais présenté à la scène mais l'auteur publia le texte en 1896.


 

Pour sa mise en musique unique de la pièce, Satie a choisi le discours de Cavalcanti

de l'acte 2, scène 9, où le capitaine saisit le drapeau de Tarente ("Salut drapeau ! ")

et exhorte le peuple à aider Tonio à renverser Ferdinand.

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C'est un moment clé qui exige de la musique ferveur et spectacle. La pièce de Satie, avec la mise en scène calme et douce, ignore volontairement tous les éléments dramatiques du texte de Péladan au profit d'expériences harmoniques déjà explorées dans ses Gymnopédies et ses Gnossiennes. La mélodie de la ligne vocale est basée sur le genre chromatique grec, harmonisée avec des accords majeurs, mineurs et diminués dans une structure d'accords à quatre dans la même forme de première inversion. "En conséquence", écrit la biographe Mary E. Davis, "la musique a une texture cohérente, sans aucune trace de tonalité ou de progrès, et anticipe l'esthétique que Satie décrira plus tard comme issue de l'ennui, qui était "mystérieux et profond".

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