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Erik Satie – Poète, compositeur & marcheur - Par 

"...Entre Montmartre et Arcueil, en passant par Chatelet, j'ai mes lampadaires. Je les connais ! J'ai toujours du papier sur moi et un bon crayon, indispensable le crayon, autant que mon parapluie".

Si l'on considère l'effet de la marche sur le compositeur Satie, des possibilités fascinantes émergent. Roger Shattuck, en conversation avec John Cage et Alan Gillmor, alors qu'il discutait de l'effet de l'ennui délibéré dans la musique de Satie, a avancé sa théorie favorite : "...La source de cet ennui délibéré chez Satie, comme cela a pu être le cas en des termes tout à fait différents chez Wordsworth ou Rimbaud, est l'acte de marcher. Satie marchait sans fin à travers Paris". Je pense que la source du sens du rythme musical de Satie – la possibilité de variation dans la répétition, l'effet de l'ennui sur l'organisme – peut être cette marche sans fin dans les deux sens à travers le même paysage...". Ce raisonnement est tout à fait louable, car presque toute la musique de Satie avant Arcueil a un rythme lent, ou très lent, tandis que la régularité plus rapide et plus mécanique appartient à la seconde moitié de sa carrière. Parade, avec son rythme constant de soixante-seize battements par minute, peut ainsi refléter la vitesse de marche de Satie en "pas lents et réfléchis" autant que le battement du cœur humain. Si Satie parlait rarement de sa musique aux autres, elle devait être en constante évolution et se traiter dans son esprit, et son absence d’expressivité et de sentimentalité reflète sûrement les zones ternes et souvent dangereuses dans lesquelles il marchait. Satie avait une connaissance intime de l'histoire du vieux Paris, et sa musique variée était en harmonie avec les environnements dans lesquels il évoluait, des cabarets de Montmartre, en passant par les cafés de Montparnasse, jusqu'à la pure banalité de la longue marche de retour à la maison à travers les zones industrielles aux premières heures du matin...

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 Extrait de ES Satie d'Eliografia – Réalisation Alberto Bortignon - Graphisme Agostino Raff

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