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Les poèmes de Fargue sont brefs et humoristiques :

 

La grenouille américaine

 

La gouénouille améouicaine
Me regarde par-dessus
Ses bésicles de futaine.
Ses yeux sont des grogs massus
Dépourvus de jolitaine, etc.

 

Air du poète

 

Au pays de Papouasie,
J'ai caressé la Pouasie.
La grâce que je vous souhaite,
C'est de n'être pas Papouète.

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Anne Rey voit dans ce cycle de mélodies "une transposition au domaine lyrique du style elliptique des Sports et Divertissements".

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  • La première pièce, Air du rat, sur un poème empli de mots inventés, se présente comme une comptine, "sur un motif harmonique repris sept fois". 

  • La deuxième, Spleen, aux tournures modales, "s'achève sur un éclat véhément". 

  • La troisième, La grenouille américaine, s'ouvre sur un long prélude instrumental2.

  • La très courte quatrième mélodie, Air du poète, qui tient en dix mesures, est "plus à dire qu'à chanter". 

  • Enfin, la Chanson du chat, qui clôt le recueil, renoue avec l'esprit des comptines, impression accentuée par la présence d'échos de Compère Guilleri et la "forme régulière en deux courtes strophes".

 

Bruno Giner considère les Ludions comme une synthèse idéale des différents styles musicaux de Satie : "on retrouve le style caf' conc' et music-hall dans l'Air du rat et La grenouille américaine, un soupçon de musique d'ameublement à l'allure répétitive dans Spleen, une mélodie "blanche" à la Socrate dans l'Air du poète, et quelques loufoqueries basées sur des jeux d'onomatopées dans l'irrésistible Chanson du chat".

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Erik Satie écrit en 1923, sur des poèmes de Léon-Paul Fargue, cinq mélodies qui constituent sa dernière œuvre dans le genre.

Ludions

Les vieux compères de bistrot des années montmartroises se brouillent

 

Ludions est composé pour la future comtesse Marie-Blanche de Polignac à la demande d'Étienne de Beaumont, et est destiné à être interprété en privé lors d'un bal baroque, « l'Antiquité sous Louis XIV », organisé par le comte de Beaumont en son hôtel de Masseran. La soirée se déroule le 30 mai 1923 et est l'objet d'une brouille entre Satie et Fargue. En effet le nom de Fargue est absent du programme de la soirée et le poète en prend ombrage, si bien qu'il insulte son hôte, qui se résout à le provoquer en duel. Le combat singulier n'aura finalement pas lieu mais la fâcherie est consommée.
La première audition publique est donnée en décembre de la même année, salle des Agriculteurs, par la cantatrice Jane Bathori et Satie au piano.

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Quand Erik Satie provoquait en duel le Directeur de l'Opéra (Un duel qui n'eut jamais lieu)

 

En 1892, alors qu'il composait encore de la musique pour la Rose-Croix, le compositeur avait soif de publicité. C'est pourquoi il a organisé un duel avec le directeur de l'Opéra de Paris, Eugène Bertrand. qui lui refusait son ballet "Uspud". Il pensait que c'était le moyen le plus rapide de se faire connaître et de pouvoir le mettre en scène. Evidemment tout cela n'était qu'un coup de bluff et le duel n'eut, lui aussi, jamais lieu.

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Règlement de compte entre Satie et le critique musical Willy

 

Dans le journal : Gil blas du 11 avril 1904. L’affrontement entre Willy et Satie se concrétisera quelques années plus tard dans l’ambiance alcoolisée du Nouveau-Théâtre. Le Figaro se fait l’écho de cet étonnant duel : Une altercation s'est produite hier, aux Concerts-Lamoureux, entre MM. Erik Satie et Willy. Le premier ayant rencontré le second dans le promenoir du Nouveau-Théâtre, s'est porté sur lui à des voies de fait pour se venger des plaisanteries de Willy à son endroit. Willy répondit à cette agression par de violents coups de canne, et M. Erik Satie, pour avoir provoqué le scandale, fut conduit, le visage tout ensanglanté, au poste voisin. 

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En France, les derniers duels connus sont ceux de Serge Lifar et du marquis de Cuevas en 1958 et de Gaston Defferre et René Ribière en 1967 après une altercation entre les deux hommes dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale42, combat toujours considéré comme « le dernier duel pour l'honneur en France »
 

La chanson du chat par Samantha Weppelmann, mezzo-soprano
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